Comprendre et prévenir les allergies alimentaires de bébé

Qu’est-ce qu’une allergie alimentaire ?

L'allergie est une réaction excessive de l'organisme et de son système immunitaire à une substance « étrangère » auquel il fait face, et généralement toléré par le reste de la population. Pour une partie des allergies, il s’agit d’une réponse immunitaire des anticorps IgE¹ contre les protéines présentes dans un aliment (l’allergène.)  

On parlera de réaction allergie IgE-médiée si la réaction symptomatique est immédiate ou rapide, (quelques minutes à 2 heures après l’ingestion de l’allergène).  

Les allergies non IgE-médiées dans le cadre des réactions des cellules du système immunitaire contre les protéines de lait surviennent sans intervention des anticorps IgE. On parle de réaction de type retardé ; avec un intervalle de temps pouvant atteindre quelques jours après la consommation de protéines de lait de vache¹.

4 principaux allergènes alimentaires

Dès la diversification alimentaire à partir de 4 à 6 mois et jusqu'à 3 ans, vous pourrez introduire toutes les familles d’aliments, même ceux considérés comme potentiellement allergènes chez bébé². Les spécialistes ne recommandent en effet plus de retarder l’introduction des principaux allergènes.  

Les 4 principaux allergènes sont : les protéines de lait de vache, l'arachide, l'œuf et le poisson. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin pour savoir si un allergène est présent dans une famille d’aliments.  

Voici quelques conseils les concernant : 

• L'œuf  

Les œufs (sous forme d’œuf dur) peuvent être introduits dans l’alimentation de bébé à partir de ses 4 à 6 mois, toujours sous forme d’œuf dur bien cuit et écrasé finement, à raison de 5g/jour³. Si une allergie à l'œuf est identifiée, il vous faudra regarder attentivement les étiquettes des produits alimentaires industriels car ils peuvent contenir de l'œuf.  

• L'arachide  

Oui, oui, c'est bien de la cacahuète qu'il s'agit ! De même que l'œuf et le gluten, l'arachide est présente dans de nombreuses préparations industrielles non dédiées aux enfants. Vous pouvez d’ailleurs donner dès 4 à 6 mois à votre enfant une demi-cuillère à café de fruits à coque finement écrasés dans une purée³. A vous de surveiller les étiquettes pour en traquer la moindre présence si votre enfant souffre d'une allergie à l'arachide.  

• Les protéines de lait de vache  

L'allergie aux protéines de lait de vache est une allergie fréquente surtout chez les nourrissons. Si le bébé est allaité et qu’on détecte qu’il est allergique au lait de vache, il est recommandé à la mère d’éviter toutes protéines de lait de vache dans son alimentation, tout en surveillant ses apports en calcium. Pour les bébés non allaités, il existe des formules adaptées pour ce genre de situation. En cas de doutes, demandez conseil à votre médecin.   

• Le gluten  

Le gluten se trouve dans les céréales, comme le seigle, l’avoine, le blé (et ses petits copains à savoir froment, épeautre et kamut) et l’orge (le fameux 'S.A.B.O.T.'). Dès qu'une allergie au gluten est diagnostiquée, il faut donc bannir tout produit dérivé de ces céréales.  

Toutes les céréales ne contiennent pas de gluten : c’est le cas du riz ou du maïs par exemple.  

Heureusement, la réglementation actuelle exige que la présence de gluten soit signalée dans toutes les préparations contenant du gluten, ainsi que les préparations de suite (6-12 mois).

Dans le cadre de la diversification alimentaire, il est recommandé de l'introduire progressivement autour de 4 à 6 mois³. Pour en savoir plus sur l’intolérance du gluten chez bébé, retrouvez notre article sur le gluten et le bébé.

Les autres catégories d’ingrédients potentiellement allergisante

On retrouve :  

• Les fruits secs (cacahuètes, noisettes, pistaches, amandes, noix…),  
• Les fruits exotiques (kiwi, litchi, mangue…),  
• Les graines (pavot, sésame…),  
• Les protéines modifiées (soja texturé, surimi de poisson…)  

• Les additifs alimentaires protéiques variés (alpha-amylase, carmin de cochenille, caséinates, gommes végétales…),  
• Les légumineuses (fèves, haricots, pois, pois chiche, soja,…),  
• Les ombellifères (anis, angélique, carotte, cerfeuil, coriandre, cumin, fenouil, persil…),  
• Les rosacées (fraise, framboise, pomme, poire…),  
• Le groupe "latex" (banane, avocat, châtaigne…).  

Mon bébé est-il à risque de développer une allergie alimentaire ?

Certains enfants peuvent être à risque : le terrain familial peut ainsi influer sur les allergies de bébé. Le risque est de 20% si l’un des membres de la famille proche (père, mère, frère, sœur) a ou a eu une allergie, et de 43% si les deux parents sont allergiques⁴. Cependant, même si personne autour de lui n’est allergique, votre bébé peut tout de même l’être. 

Que faire en cas d’allergie alimentaire de bébé ?

Si vous savez que bébé a une allergie diagnostiquée, il vous faudra être attentifs en introduisant de nouveaux aliments. Les symptômes peuvent varier, mais la solution reste la même : l'éviction de l'allergène en cas d'allergie avérée.

L’allaitement maternel contribue à prévenir les allergies alimentaires

L'OMS recommande d'allaiter de façon exclusive pendant les 6 premiers mois de vie de l’enfant et jusqu'à 2 ans, en complément d'une alimentation diversifiée à partir de 6 mois. De façon générale, l'allaitement maternel permet de prévenir les risques d'allergies alimentaires. Idéalement, le bébé devrait être nourri au sein durant ses 6 premiers mois, car d'un point de vue immunitaire, l'allaitement le rend plus résistant. Aussi, la maturation du système intestinal devient plus efficace. L'essentiel est ensuite de commencer très progressivement la diversification alimentaire.  

Dans les familles ayant des antécédents allergiques (père, mère…), et notamment d'allergies aux protéines du lait de vache, l'allaitement maternel est d'autant plus recommandé. L'alimentation de la maman pourra même être limitée en produits laitiers ou autres aliments allergisants selon l'avis du médecin. Si vous n’avez pas la possibilité d’allaiter, demander conseil à votre médecin.  

Par la suite, une bonne mise en place de la diversification alimentaire minimise les risques d'allergies alimentaires. Pour cela, vous devez introduire les aliments progressivement et selon des règles définies par votre pédiatre. La diversification démarre entre 4 et 6 mois, en veillant à n'ajouter qu'un seul nouvel ingrédient à chaque fois.  

On ne retarde plus l’introduction des différents allergènes : ceux-ci peuvent être proposés dès le début de la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois.  

Pour les terrains allergiques, certains pédiatres peuvent même recommander de n'introduire qu'un seul nouvel aliment par semaine !  

Comment savoir si bébé a une allergie ?

Les symptômes d’une allergie vont différer selon les enfants, et apparaître rapidement après avoir été en contact ou mangé l’allergène.  

Selon l’aliment accusé de causer l'allergie, les symptômes à surveiller seront :  

• des vomissements  
• des diarrhées  

• des douleurs abdominales  
• une crise d’urticaire  
• un petit œdème des lèvres et de la langue (ou un œdème de Quincke dans les cas sévères)  
• de l’eczéma  
• de l’asthme  

• des infections ORL à répétition  
• une cassure dans la courbe de croissance de votre bébé (à surveiller grâce au suivi de son carnet de santé)  

Est-ce bien une allergie ?

Pour le savoir, dans un premier temps, votre médecin ou votre pédiatre peut prescrire une analyse de sang spécifique. Il est ensuite recommandé de consulter un allergologue. Il existe des pédiatres-allergologues, spécialisés dans les allergies des enfants.

Peut-on guérir bébé des allergies ?

Il n'existe pas de traitement médicamenteux pour soigner les allergies alimentaires. Le protocole est de réintroduire progressivement l'allergène. Et donc de procéder à une désensibilisation progressive, sous contrôle médical.  

CE QU'IL FAUT RETENIR  

Comment prévenir le risque d'allergies chez votre bébé  

En l'allaitant au lait maternel durant ses 6 premiers mois et en le diversifiant progressivement et de façon contrôlée, les risques d'allergies sont diminués.  

Reconnaître une allergie  

Les symptômes de l'allergie peuvent être nombreux et variés et seul un médecin pourra confirmer, cependant, en cas de vomissements, diarrhées, perte de poids, gonflements, apparition d'urticaire, il est préférable de consulter.  

Des allergiques dans la famille ?  

Si les parents, frères et sœurs sont allergiques, consultez votre médecin / pédiatre qui vous donnera des conseils adaptés pour l’introduction des aliments. 

Sources : 

⁽¹⁾ https://www.mpedia.fr/art-aplv-allergie-proteines-lait-vache/

⁽²⁾reformulé du PNNS https://www.manger-mieux/a-tout-age-et-a-chaque-etape-de-la-vie/jeunes-enfantsde-0-a-3-ans-du-lait-a-la-diversification/allerges-etèintolerances-alimentaires 

⁽³⁾ PNNS 

⁽⁴⁾ https://www.mpedia.fr/art-prevention-des-allergies/